« Chanter, ce doit être donner du bonheur. » (Graeme Allwright)

 

Graeme Allwright est un homme hors du commun, je le sais, j’ai eu la chance de le connaître.


Lui qui dit avoir envie de vivre, mais pas pour la scène, est aussi un chanteur hors du commun tellement sa sagesse, son humilité et son courage surprennent.Voyageur éternel, Allwright a exercé différents métiers tout au long de sa vie.
Né en 1926, Greame Allwright il est passionné de théâtre dès sa jeunesse et embarque, en 1948, de sa Nouvelle Zélande natale pour l'Angleterre afin d'y apprendre le métier de comédien.

Dans les années 1961 à 1964 il est professeur d'Anglais à la Roseraie avec sa femme Catherine Dasté, petite-fille de Jacques Copeau et leurs 3 enfants. Nous avons partagé leur vie de famille dans leur petite maison.
Ce n'est qu'à la quarantaine qu'il débute dans la chanson sous l'impulsion de Colette Magny qui lui présente Mouloudji.
C'est en 1965 que sort son premier album. Il se produit ensuite à Bobino, l'Olympia et le Palais des Sports.
En 1966, Greame Allwright chante une adaptation d'une chanson de Bob Dylan "Qui a tué Davy Moore" à une époque ou la chanson Rock et Yéyé envahissait les médias. A contre courant des modes ce qu‘il fut toujours
Puis vint 1968. Les médias boudent le chanteur alors qu'il remplit des salles. Allwright déçu du système (un de plus qui, comme Leny Escudero, Le Forestier et quelques autres, ont fui le show business à un moment de leur vie) voyage au Moyen Orient et en Afrique.
Louis Nicéra avait écrit, en 1966, au dos d'une pochette d'un album en parlant de Allwright "C'est un beatnick sans uniforme.
En 1968, Greame Allwright sort son troisième album "Le jour de clarté" avec des premières adaptations de chansons de Léonard Cohen "Suzanne", "L'étranger". Son antimilitarisme apparaît au travers de "Jusqu'à la ceinture". Nous sommes en pleine guerre du Vietnam et Moustaki, Ibanez, Colette Magny, Béranger et Le Forestier mêlent leurs voix pour chanter leur révolte.
Jusqu'à la ceinture est une violente poussée anti militaire au milieu d’un mélodie folk :
« en 1942 alors que j’étais à l’armée
on était en manœuvre dans le lousiane
une nuit au mois de mai
le capitaine nous montre un fleuve et c’est comme ça que tout a commencé
on avait de la flotte jusqu’au genoux et le capitaine nous dit d’avancer
le sergent dit oh mon capitaine etes vous sur que c’est le chemin
sergent j’ai traversé souvent et je connais bien le terrain
allons soldat un peu de courage on est pas la pour s’amuser
y en avait jusqu'à la ceinture et le vieux con nous dit d’avancer…
la casquette du capitaine flottait au bord de l’eau(…)
le lendemain on a trouvé son corps dans les sable mouvant (…)
il s’était trompé de 500 m sur le chemin qui menait au camp … »


En 1975, Graem Allwright chante "Larzac 75", un texte de circonstance alors que l'Armée française essaie d'annexer le Plateau du Larzac.
En 1977, à l'âge de 51 ans, Allwright passe au Printemps de Bourges où il reçoit un accueil chaleureux du public.
Allwright, citoyen du monde

En 1978, Greame Allwright rend un hommage à Woody Guthric aux côtés de Steeve Waring, Roger Mason et Marc Robine.C'est cette année qu'il refait l'Olympia avec des musiques aux tonalités plus country et Folk, avec toujours des adaptations de Léonard Cohen. Il repart en voyageur infatigable, loin des rumeurs du show-business dont il dénonce l'hypocrisie.
En 1980, Allwright chante avec Maxime Le Forestier pour l'Association "Partage avec les enfants du Tiers Monde".
1983, c'est le retour au Printemps de Bourges.
1985, Allwright sort un album "Allwright sings Brassens" avec des chansons du poète, puis il fait des tournées qu'il alterne avec des missions humanitaires pour l'Association "Terre des hommes".
1987 il chante en duo avec Steeve Waring.
1995, il participe aux "Francofolies" de la Rochelle.
1996, Greame Allwright fête ses 70 ans à l'Olympia puis part en Inde.
Spectacle au Palais des Sports avec Maxime Le Forestier en 1980. Les bénéfices tirés de l'album enregistré seront versés à l'Association "Partage"

En 2002 il fait sur la demande d’un ami jeune musicien une tournée de 6 dates en touraine où il ne demande pas de cachet de manière a faire connaître cette personne et faire des concerts abordables pour des petites structures.
Il passe a veretz, je fais parti de l’assoc qui le fait venir dans mon village de 3300 habitants. Il joue devant 400 personnes dans une salle bourrée a blanc… il arrive simple pieds nus et il nous enchante pendant 2 heures et demie. La salle est debout on a tous conscience d’avoir vécu une soirée exeptionelle.
Après le concert on dîne tous ensemble musico technicos, assocs , et alors que la nuit avance, il se rend compte qu’il a 76 ans. Graeme prend alors sa guitare ….

Cet homme qui a connu une carrière exceptionnelle aurait pu être un mythe, il a fui les médias, la starisation et a continué son bout de chemin, la guitare dans le dos, et le cœur sur la main, nous laissant ses chansons ..désormais plus célèbre que lui. Qui sonorise toutes les veillées à la guitare.
Emmen moi, les petites boites, jour de clarté, sacrée bouteille, il faut que je m’en ailles, qu’as-tu appris à l’école ?

 


L'artiste à 66 ans, en 1992

Graeme Allwright est né le 7 novembre 1926 à Wellington (Nouvelle-Zélande). Ayant obtenu une bourse pour intégrer une compagnie de théâtre, il vient à Londres en s'engageant comme mousse sur un bateau, puis en France et épouse Catherine Dasté, petite-fille de Jacques Copeau , à Saint-Étienne en 1951. Il exerce de nombreux métiers, machiniste de théâtre, apiculteur, animateur pour enfants à l'hôpital, etc. À partir de 1965, il chante dans des cabarets parisiens pour rien ou presque. Paris lui fait rencontrer l'homme qui le fera vraiment démarrer : Mouloudji, qui le pousse à enregistrer son premier disque, Le Trimardeur, en 1965. Premier contrat avec Philips, nouvel album en 1966. Cette fois, ça marche nettement mieux. Ses textes à messages protestataires remportent l'adhésion du public soixante-huitard. "Dépassé" par ses fans, craignant de céder à la pression du "show-bizz" et donc d'un système de société qu'il dénonce, il effectue de nombreux voyages à l'étranger au cours desquels il enregistre ses albums. En 1971, il marche seul pendant un mois dans l'Himalaya, il y découvre un village isolé et a l'impression d'y être bien plus utile que sur une scène… Un peu plus tard, il découvre la Réunion, où il vit pendant un an et demi. L'album Questions lui est en grande partie consacré. Il y fera la rencontre d'excellents artistes malgaches (dont Erik Manana et Dina Rakotomanga) qui dès lors l'accompagneront très souvent lors de ses tournées en France.

Nouvelle aventure artistique en 1980. Graeme chante avec Maxime Le Forestier. Le bénéfice des concerts et du double album est entièrement reversé à l'association Partage pour les enfants du Tiers monde de Pierre Marchand, que Graeme Allwright a longtemps soutenu.

Il a adapté de nombreuses chansons de Leonard Cohen qu'il a grandement contribué à faire découvrir par le public français (Suzanne). Ses "classiques" (Jolie bouteille, Les retrouvailles, etc.) sont connus de plusieurs générations même si le nom de son auteur est souvent ignoré ! Politiquement engagé, il écrit ou adapte de nombreux textes de "protest-song" (le jour de clarté qu'il refuse depuis de nombreuses années de chanter sur scène, croyant plus maintenant à un changement du monde par un travail de chacun sur la conscience que par un mouvement révolutionnaire classique ; la ligne Hollworth, Jusqu'à la ceinture, etc.). Son œuvre est fortement imprégnée de la philosophie du penseur indien Sri Aurobindo. Il fait de fréquents séjours à Auroville [2]. Refusant la relation artiste/fan classique malgré son succès dans les années 1970, il mène une carrière en marge des médias (qui le censurent pratiquement à la suite du soutien qu'il donne aux agriculteurs du Larzac contre l'extension du camp militaire). Il alterne enregistrement de disques, tournées et longs séjours à l'étranger. En 2005, il replonge à sa source en effectuant une tournée en Nouvelle-Zélande, son pays d'origine où il était totalement inconnu ! Recherchant toujours le contact du public à qui il offre réguliérement "dans les p'tits patelins" de chaleureux concerts, mais craignant toujours que son message soit déformé par ses "fans", il demande le 25 janvier 2006 que son site officiel (animé exclusiment par des bénévoles) sur internet soit fermé ! Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence.


La Marseillaise revue et corrigée par Graeme Allwright et Sylvie Dien.
Les paroles proposées sont :


Pour tous les enfants de la terre
Chantons amour et liberté.
Contre toutes les haines et les guerres
L'étendard d'espoir est levé
L'étendard de justice et de paix.
Rassemblons nos forces, notre courage
Pour vaincre la misère et la peur
Que règnent au fond de nos cœurs
L'amitié la joie et le partage.
La flamme qui nous éclaire,
Traverse les frontières
Partons, partons, amis, solidaires
Marchons vers la lumière.